Yvain appartient à la catégorie, si chère à Chrétien de Troyes, des Héros qui se
construisent et se dépassent.
Il est doté d´un caractère spontané, impétueux, et franc. Son esprit n´est pas
compliqué, il s´en remet à Lunette, quand elle lui donne un anneau
magique, ou le pousse à aller voir Laudine.
Mais il est au début du roman un chevalier aux actions vaines, car il est en quête de
gloire pour lui même, manque de pitié, et ne manifeste aucun désir de perfection
intérieure. Quand Gauvain l´incite à le suivre en tournoi, il le suit et...
oublie de
revenir!
L´Yvain de la seconde moitié du roman, après sa folie et sa rencontre avec le Lion,
est un homme nouveau. Il a acquis le contrôle de soi, le sens de la réflexion, et même
le sens de l´humour. Sa conception du devoir chevaleresque comprend désormais la
pitié, la défense des malheureux, et une parfaite fidélité envers sa dame, mais il
garde sa spontanéité.
Il devient un chevalier accompli, digne de l´amour de Laudine. Leur amour sort même
grandi de l´épreuve, Yvain n´étant plus un chevalier somme toute futile, la pitié,
l´humilité et le remord lui ont donné la grandeur d´âme qui lui manquait et qui lui
fait mériter le pardon et l´amour de sa dame.