LA FONTAINE




C' est une épreuve, un obstacle à surmonter; les termes employés pour la décrire sont éloquents à ce sujet et indiquent bien le caractère merveilleux de la fontaine: une fontaine bouillonnante avec un perron d'émeraude et un bassin d'or, sous un pin gigantesque. L'épreuve elle même est très strictement codifiée, on déclenche l'orage, les oiseaux viennent sous le pin chanter le retour du beau temps (cet autre prodige souligne le caractère merveilleux de la fontaine), puis le défenseur de la coutume arrive. C'est un passage obligé pour Calogrenant et Yvain. Comme toujours dans ce genre d'histoire d'inspiration celte, le premier ne se montre pas digne de réussir l'épreuve, Yvain  la réussit et prend tout naturellement la place  du défenseur: il défend la fontaine, dirige le domaine et gagne le coeur de Laudine (voir les fées pour comprendre pourquoi Laudine est la récompense logique du vainqueur).

La fontaine sert  en fait de carrefour aux aventures d'Yvain, il y vient quatre fois au cours du récit, on peut donc dire que le récit s'articule autour de cette fontaine. La dernière fois, il est prêt à repasser l'épreuve, qui est ici le courroux de Laudine  et non la tempête ! Cette dernière sert de moyen de pression à Yvain. Il en est à nouveau le maïtre, et peut reprendre sa place de défenseur de la coutume... et d'époux de Laudine.